Le numérique a changé nos vies. Quand on y pense c’est absolument fou tout ce qu’on peut faire grâce à internet et ses nombreux outils !
Derrière le confort que procurent nos écrans, se cache pourtant une consommation d’énergie et une pollution aberrante.. Difficiles à quantifier, invisibles au quotidien, les impacts du numérique pèsent lourd sur la planète.
Du clic au déclic, découvre avec moi la face cachée de cette ère digitale et avançons ensemble vers une sobriété numérique.

Pollution numérique, qu’est-ce que c’est ?
La définition de la pollution numérique
La pollution numérique désigne toutes les formes de pollution engendrées par les nouvelles technologies : de la fabrication de nos équipements informatiques (entraînant l’extraction de matières premières, émissions de gaz à effet de serre, pollution chimique, érosion de la biodiversité…) à l’utilisation énergivore de nos outils jusqu’aux déchets engendrés par un très mauvais système de recyclage.
Bref, la pollution numérique est vaste et difficile à percevoir en tant qu’utilisateur.ice.
Le numérique en chiffres
Attention les yeux !
Le numérique est responsable de 3,8% des gaz à effet de serre du monde !
Et ce chiffre pourrait doubler et dépasser les émissions de gaz à effet de serre des voitures en passant à 8%… d’ici 2025 ! Car, tu ne le savais peut-être pas, mais seulement 57% de la population mondiale navigue sur internet aujourd’hui. Alors avec l’arrivée massive des nouveaux internautes, ce pourcentage risque de grimper très rapidement.
Encore quelques chiffres…le numérique c’est aussi 4,2 % de l’énergie primaire consommée dans le monde, 5,5% de l’électricité produite et 0,2% de l’eau disponible. 💧
Pour te la faire simple, si le numérique était un pays, il aurait environ 2 à 3 fois l’empreinte environnementale de la France. Rien que ça !

De la fabrication au recyclage : la pollution numérique est partout
On l’a compris, internet ne tourne pas tout seul comme par magie, il implique une exploitation massive de ressources primaires et d’énergie et ce, tout au long du cycle de vie de nos équipements.
La fabrication de nos outils numériques : l’étape fatale pour l’environnement
Nos téléphones, ordinateurs, tablettes et autres objets connectés sont des objets assez complexes à créer pour diverses raisons…
Avec des matières premières rares et dispersées dans le monde entier, nos appareils électroniques nécessitent en moyenne 4 tours de la terre avant d’être totalement assemblés. 🌎
Entre le tantale congolais, le lithium bolivien, l’or australien, les terres rares chinoises…Nos outils numériques ont un passeport bien fourni !

80 % de l’impact environnemental d’un smartphone est lié à sa fabrication
L’extraction de ces minerais est désastreuse pour l’environnement car elle demande énormément de ressources comme les énergies fossiles ou encore une consommation d’eau faramineuse.
Pour te donner une idée un peu plus précise du “coût environnemental” de ces extractions, une télé exige environ 2,5 tonnes de matières premières et génère environ 350 kg de CO2.
Mais ce n’est pas tout ! La fabrication de nos outils numériques n’a rien d’éthique, au contraire elle participe à des horreurs humaines.
À l’est de la République Démocratique du Congo, on parle des “minerais du sang’ car le commerce de ce métal illégal finance la guerre civile. En Amazonie brésilienne, certaines rivières sont polluées par l’industrie minière. En Chine, dans la région de Baotou, l’extraction des terres rares entraîne d’importants rejets toxiques dans l’air, l’eau et les sols provoquants de nouvelles maladies.
Cette première pollution “importée” est bien évidemment invisible et difficile à imaginer en tant que consommateur.ice final.e.
Notre surconsommation du numérique
Parlons réseau
Une fois notre portable en main, il nous est souvent d’aucune utilité sans ce fameux réseau internet. Loin de nos yeux encore, on oublie souvent qu’internet, lui non plus, n’est pas “immatériel” comme on veut nous le faire croire. Afin de communiquer à travers le monde, ce réseau est composé d’une multitude d’équipements informatiques (ordinateurs, câbles, antennes, etc).
Tout ce matériel permet de stocker et de transférer des données comme tes mails, la vidéo de ton chat qui tombe de l’armoire, ou les pages web du blog de Green Up…).
Ah oui d’ailleurs, si tu penses que nous avons internet grâce au spatial, c’est faux ! 99% du réseau est souterrain. Nos océans sont traversés par des autoroutes de câbles afin de relier toutes ces informations.
Et pour fabriquer et surtout alimenter tout ça, tu l’auras compris, il faut beaucoup d’énergie !
Battle wifi / 4G
La consommation d’une box internet consomme en moyenne entre 150 et 300 kWh par an, soit autant qu’un grand réfrigérateur. Alors autant l’utiliser consciemment et ne pas oublier de l’éteindre la nuit ou quand on s’absente.

Et la 5G dans tout ça ?
Les infrastructure réseaux 4G consomment jusqu’à 10 fois plus que la fibre
Alors on te laisse imaginer les comparaisons avec la 5G…Si tu as le choix, privilégie au maximum ta wifi par rapport à la 4G !

L’impact de nos gestes au quotidien
La bonne nouvelle avant de t’annoncer des news pas très chouettes, c’est que nous avons le pouvoir d’influer en bien ou en mal notre consommation du numérique. Avec quelques bonnes pratiques, nous pouvons même consommer un numérique responsable. Mais ça c’est un peu plus bas dans l’article 😉.
Number one : la vidéo
Le streaming vidéo représente plus de la moitié des données sur internet et cela pèse beaucoup sur notre impact numérique. Un petit Netflix & Chill ? Ta soirée hyper cocooning en haute définition (4k) pèse autour de 10 giga-octet, soit 300 000 fois plus qu’un email sans pièce jointe (30ko).
La consommation de streaming (VoD, pornographie, Youtube, réseaux sociaux, etc..) émettrait plus de 1% des émissions mondiales de CO2. Alors c’est encore un peu moins que l’empreinte carbone liée à la fabrication de nos objets numériques mais ça reste préoccupant quand on se penche sur la croissance galopante du trafic vidéo.

De plus, la vidéo haute définition incite à faire l’acquisition d’écrans toujours plus grands donc plus complexes à fabriquer et donc toujours plus polluants.
Les datas-center au coeur du réacteur
Que ce soit pour le streaming ou autres contenus numériques, une importante quantité d’énergies fossiles (on en revient toujours à la même chose) sert à alimenter les centres de données.

Un data center, c’est un site physique (eh oui, on y vient ), regroupant des installations informatiques (serveurs, routeurs, commutateurs, disques durs…) chargées de stocker et de distribuer des données (data) à travers un réseau interne ou via un accès Internet.
Tu l’auras compris, le cloud n’a rien d’invisible.
Des évolutions vers le renouvelable sont en cours mais cela reste encore assez marginal. Aujourd’hui, 40% de l’énergie demandée par les data centers est utilisée uniquement pour les refroidir.

Les outils numériques à la poubelle
Une fois nos outils numériques désuets, l’histoire devient de plus en plus sale 🥴. Un rapport de l’ONU évaluait en 2013 que 75% des déchets électroniques échappent aux filières de recyclage.
Et comme pour l’ensemble des autres déchets, ils sont exportés illégalement en Chine, en Inde ou en Afrique pour toujours rester très loin de notre vue occidentale. Une fois dans ces pays, ils terminent officiellement leurs vies dans des immenses décharges à ciel ouvert.

♻️ Pour les 25% des déchets électroniques qui parviennent aux filières de recyclage, cela reste toujours assez compliqué de récupérer leurs matières au vu de leur design. Au final, de nombreux métaux comme le falliym, germaniym, tantale sont malheureusement à peine recyclés.
Vers un numérique responsable
Non, on ne se débarrassera pas de nos outils numériques du jour au lendemain, je te l’accorde. Complètement omniprésents dans nos vies, s’en séparer serait utopique, néanmoins nous pouvons revoir notre utilisation vers un impact plus sobre et plus responsable. C’est parti !
Allonger la durée de vie de nos équipements informatiques
Lutter contre la pollution numérique, c’est donc d’abord utiliser moins d’objets informatiques, et les faire durer dans le temps. Parce que franchement, nous arrivons à un stade assez dérisoire: avoir un smartphone pro + perso, une batterie portative, une ou deux tablettes, un ordinateur, une TV connectée, une montre connectée, et bientôt si ce n’est pas déjà le cas : le frigo et grille-pain connectés…
Si nous en sommes arrivés là, c’est en partie à cause des fabricant.es qui adorent l’obsolescence programmée ! Pourquoi ? Parce que cela nous encourage à consommer toujours plus et de “craquer” plus facilement pour de la high-tech dernière génération.
Tu ne veux plus te faire berner par ces pratiques houleuses ? Facile (sur le papier) ! Guette ces différentes méthodes : fragilité des outils, coût important de réparations, pièces détachées introuvables…
Quelques tips pour échapper à l’obsolescence programmée :
Éviter la publicité pour ne pas se suréquiper
Nous sommes bombardé.es de messages nous poussant à délaisser nos appareils actuels pour se mettre au goût du jour tous les 6 mois. Pour ne plus céder à ces dernières versions jamais vraiment dernières en réalité, utilise la méthode bisou.

Réparer au lieu de remplacer
⚒ Passer par la phase réparation avant de délaisser ton smartphone pour un autre est déjà un grand pas ! Alors oui, comme dit précédemment, cela peut coûter cher ! Mais vérifie déjà s’il est encore sous garantie. D’ailleurs, connais-tu les repair cafés ? Là bas, on t’accompagne pour réparer tes outils numériques.
L’achat d’occas’
Si ta dernière solution est l’achat d’un nouvel appareil, essaye d’acheter d’occasion et “low tech”. Pour cela, les appareils reconditionnés à faible consommation énergétique sont la solution ultime ! Par ici pour trouver des merveilles : Yes Yes ou BackMarket.
Reprendre le pouvoir sur l’utilisation de nos outils numériques

Limiter le visionnage de contenus vidéos
On l’a vu, la vidéo haute définition nuit à la planète. Alors finissons-en avec cette course à la vidéo toujours plus qualitative.
Penser à la résolution de nos écrans
Eh oui, une vidéo regardée sur un smartphone n’a pas besoin d’une résolution incroyable. 📺 Pareil pour ta série Netflix, essaye de ne pas dépasser les 720p. Pour ne pas y penser systématiquement, tu peux aller faire un tour dans tes réglages !
Bloquer la lecture automatique sur les réseaux sociaux
Tu t’es déjà laissé embarquer dans 30 min de scrollage vidéo sans fin sur les réseaux sociaux ? Cette fonctionnalité nous pousse encore et encore à l’achat sans nous en rendre compte et fait donc des ravages sur Facebook et Youtube. Heureusement, il est maintenant possible de reprendre le pouvoir sur ce que l’on voit en désactivant cette fonctionnalité.
Refuser les outils gadgets
Tu vois de quoi je parle ? Tu sais, ces objets connectés considérés parfois comme des assistants virtuels ayant pour but de nous aider à éteindre la lumière, choisir une musique sur spotify.
Mettre en veille et éteindre nos objets numériques
⚡️Tous nos appareils consomment beaucoup d’électricité même quand on ne les utilise pas. En éteignant sa box le soir ou durant nos absences, permet d’économiser facilement 65 à 130 kWh, soit 8 à 16 euros et 650 à 1 300 litres d’eau.
Stop aux écrans digitaux dans les villes
Engageons-nous de manière collective pour lutter contre l’omniprésence des écrans vidéos publicitaires dans nos villes. En 2018, plus d’un million de ces écrans généraient 350kg de C02 chacun par an, soit l’équivalent d’un million d’allers-retours Paris-Nice en avion chaque année…
Reprendre le pouvoir sur notre santé
Nous passons plus de 50h en moyenne sur notre smartphone
Cette hyperconnexion influe sur notre santé mentale. Il est temps de redevenir maître de son temps, de raisonner notre consommation de données pour la planète et surtout pour notre bien-être. 🤯
Un conseil, que j’avoue avoir encore du mal à appliquer : ne pas passer son temps sur son smartphone avant de s’endormir et attendre une bonne demi-heure avant de le consulter après le réveil !
Pour le reste de la journée, tu peux passer par un forfait responsable et ça tombe bien, ça existe ! Telecoop est le premier opérateur télécom coopératif et engagé dans la transition écologique et solidaire. Un vrai pilier pour passer à une réelle sobriété numérique.
Reprendre le pouvoir sur notre vie privée
Avoir internet “gratuitement” n’est pas vraiment gratuit. Aux yeux des GAFAM nous sommes un produit. Ces grands groupes ponctionnent de l’information sur nos comportements pour les vendre à leurs tours aux entreprises qui pourront ensuite nous harceler de publicités toujours mieux ciblées.
Accepter un forfait un peu plus cher, pour une vie privée mieux protégée semble être la meilleure option ! 💸
Parce qu’internet est un fantastique moyen d’information et d’échange, nous avons tout intérêt à en prendre soin pour qu’il soit durablement accessible pour toutes et tous.
Tu veux en savoir plus ? Voici 2 podcasts passionnants sur le sujet :
Sources :